Blog à part

Salut @ toi l'internaute,

Tu te prépares un joint mastodonte, tu l’allumes en plein cyber café et tu lances Age of Love (Human Traffic soundtrack ) avec un café del mare à la suite, tu te prends une bonne grosse taffe et tu ouvres les yeux…

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Voici un petit descriptif du planing hebdomadaire d’un céramien en césure chez l’Oreal:

Du lundi à 9H00 jusqu’ au vendredi 18h30, ta vie se résume très facilement : Boulot & dodo.

Ton souci principal, c’est de faire ton job et d’assumer le taff qu’on te file. Pour tout ceux qui se disent encore que l’Oreal, c’est la « beautifull people attitude », formatez le cerveau et commencez à graver : Vous êtes dans la machine n°1 du Marketing des cosmétiques donc soyez productifs, créatifs, pro-actifs, sociables, soumis bref l’Orealement équilibré et vous commencez à plaire, ajoutez une touche de séduction, deux kilos de motivations compactées et un soupçon de requin ( pour bouffer le faible et caresser dans le sens de la peau, un plus requin que vous, genre votre chef.), enfin soyez sain, équilibré psychologiquement, ayez des rythmes de sommeil bien réglés et tous les matins, vous arriverez avec le sourire au boulot…

Quand on reproche à M. Owen Jones d’obliger les employés du groupe à se soumettre entièrement à leur société, il répond : Il le fond car l’Oreal fait la même chose envers eux…

Et il n’a pas tord ! Si les inconvénients, genre 35 H en trois jours peuvent paraître re-lou, vous avez aussi droit à deux trois petites gâteries (le summum étant en service marketing) en plus d’un salaire + que correct:

• Produits cosmétiques gratos
• Invitation VIP sur tout type d’évènements (Concerts, Rallyes, boites, avant-première de films, etc…)
• Voyage d’affaire dans des destinations toutes plus variées : Kerastase invite sa team à faire le temps d’un WE ses courses de Noël à Londres, L’oreal Paris organise sa réunion de fin de mois à Venise, Le groupe l’Oreal invite ses collaborateurs à se « mettre une race monumentale » dans le palace d’une station balnéaire sur le littoral, etc…(appelée dans le jargon politiquement correct réunion de fin d’année : 3h de taff puis apéro, resto, casino, disco « au frais de la princesse parce que vous le valez bien ». Vous rentrez le vendredi après-midi pour poser vos affaires et partir en WE)

J’oubliais : quand vous dites en soirées à une fille que vous êtes étudiants, vous n’avez rien de plus par rapport aux milliers d’autres personnes qui sont dans le même cas que vous à Bruxelles. Par contre, si vous lui dites que vous êtes chez de produit chez l’Oreal pour 4 marques qu’elle connaît, au pire elle vous sort le slogan d’une des marques, au mieux elle a sa carte de visite dans la main avant que vous n’ayez terminé votre speech et vous propose d’aller boire un verre ( vécu !!). Ca marche aussi avec les mecs les filles (enfin avec moi, ça marche aussi !!). C’est fou comme je peux boire de verres à l’œil ici…

Le seul problème, c’est que moi, je correspond un tout petit peu à ce concept mais beaucoup au reste : Pour les avantages, pas de soucis, pour le reste, je gère ça souvent limite mais jusqu’à présent toujours en flux tendu.

Alors de quoi est-ce que je me plains ? Pourquoi est-ce que je donne l’impression de cracher dans la soupe demanderont ceux qui donneraient père et mère pour avoir ma place ?

Pour te prévenir toi l'inconnu(e), que la balade des gens heureux du Centre Educatif des Ratés et Attardés Mentaux (le CERAM, mon ESC), ça ne dure que 3 ans (sauf pour les champions qui se font une ou deux années de rab’ et les fous de mon genre qui font durer le plaisir en se faisant une année de speed au quotidien, heu de vie professionnelle).

Heureusement, dans mon monde fait de tableaux, d’analyses de chiffres et de bombes sexuelles à l’accueil posant leurs seins callipyges sur le guichet,  il y a 48 h de libération intense… Le WE, quand tu rentres de l’école (où que tu ouvres les yeux, la tête dans le cul suite à un jeudi soir arrosé à l’excès), moi je sors du boulot et sais que je n’y remet pas les pieds pendant assez d’heures pour oublier ce lieu,  l’espace d’exactement 3 nuits et deux journées. Pour rentabiliser le temps libre, tu réalises assez vite qu’il faut rassembler les deux nuits dans la même journée, le dimanche. Tu commences donc ta première soirée le vendredi soir avec en tête, l’idée suivante. Tu as 5 jours de stress dans la tête, tu attends ce moment depuis le dernier dimanche soir, alors y a intérêt à fêter ça en beauté !!!

Et à Bruxelles, tu peux tous les WE te faire deux soirées de oufs : Boîtes remplies de fashion victims, soirée elektro punk, bien underground dans une péniche où les gens sont tellement perchés que le pauvre pélo qui arrive net, doit avoir l’impression d’être en enfer ou dans un mauvais film de loup-Garou (genre loup-Garou de Paris), c’est un peu mon ressenti mais j’aime de temps en temps, les soirées glauques loin de la normalité des l’Oréaliens, celles où l’air est saturé de fumée, de transpiration, de brouillard artificiel et où l’odeur de l’herbe est si puissante qu’elle t’en dégouterait presque de fumer des joints (enfin presque…).

Mais la soirée épique, celle que je classe meilleure surprise au top 50 des meilleures teufs, c’est la soirée de présentation du DVD interstella 555 de Daft Punk au Dirty Dancing. Pour tout dire, j’ai vu deux minutes du DVD et du show case d’un groupe déguisé en personnage bleue ( cf clip One more time ) mais quand vous arrivez devant le club, que vous êtes sur guestlist, avec 4 clubbeuses prêtes à en découdre avec le son ( et pas qu’avec ça d’ailleurs), que vous passez devant tout le monde avec un sourire narquois, vous commencez à triper. Cependant le top du top, ça a été le DJ (pas un des dafts punks, c’est sûr ). Un sound killer : une tracklist irréprochable avec un mix de velour… Je crois que si j’avais pu, je lui aurais présenté ma meuf juste pour avoir une heure de mix retro-house en plus (ce qui vous prouve que les excès poussent parfois à dire des trucs cons !!)

Bref une soirée de malades parmi beaucoup d’autres !!! Des nuits entières dans des clubs, des matins quasi complets en after, parfois même des samedi après midi en after d’after, des visages différents à chaque fois, une productrice de dessins animés nommée Tanja, un punk en pleine descente d’Acid et qui a besoin de parler, un serveur de boite qui se pose des questions existentielles, une écrivain Parisienne de 33 ans en escale à Bruxelles depuis 3 ans, une infographiste qui bosse en freelance… Un échantillon de personnages parmi une multitude de rencontres…qui illustre finalement une chose à mes yeux, le mélange socio-culturel belge…  car ici, on te casse pas les couilles pour une couleur de peau, une paire de basket ou un pote bourré qui gueule à l’entrée d’une boîte de Juan et devant les videurs « j’vous parie qu’ils m’laisseront jamais rentrer ces enculés !! ( cf Adil, ex président The Shop et qui aurait pu rentrer si on avait été en Belgique ou s’il avait pas fait le relou ! « C’était une petite vengeance personnelle superflue mais tellement bonne »  )

Au final, tu arrives le dimanche matin chez toi vers 7-8h , tout claqué de ton WE, tu fumes un ultime joint pour t’achever, celui que tu appelles le « coup de matraque derrière la tête » et hop tu t’endors, à 15H30, tu te lèves, tu manges, tu fais tourner une machine ou deux, tu mates un film et hooo surprise il est 22H00, c’est l’heure de ma deuxième nuit du WE !! Chouette !

Alors tu vas te coucher, tu te recales un joint pour t’endormir et le cycle boulot & Dodo reprend jusque vendredi soir prochain, mais c’est une autre histoire…

Pour tout ceux qui n’était pas sûr de mon état psychologique déviant, de mes vices cachés et apparents, vous êtes maintenant fixés.

J’en profite pour saluer ma deuxième femme Memedou (Wech Wech, « 16 rimes, le chargeur est surchargé  !!), Ben « le futur maillon fort de Laurence », Amine (j’vais avoir besoin d’un coup de main pour ma conversion mais je compte entre autre sur toi),  The Shop, les Ap2 de l’année dernière, les Ap2 de cette année, Escobar, les débrits de mon genre chaque jeudi soir (enfin vendredi matin), les mecs qui aimeraient entendre des lesbiennes gémir la nuit ( je vous ferais une cassette ), ceux qui aiment faire crier plus fort leur copine pour faire chier les voisins et le CERAM qui au fond me manque bien.

Toi qui est devant ton Pc, mets la chanson Adam & Yves de Zazie pour lire cet article, allume toi un pet pour te mettre dans les même conditions que l’auteur et ouvre tes yeux.

L’histoire commence avec un céramien qui décide de partir en césure à Bruxelles chez l’Oreal. Il se dit que pour connaître plus vite un pays, il a intérêt à trouver une colocation. Là, il est temps de passer à la première personne sinon on va vraiment me prendre pour un dingue !!

J’avais trouvé une coloc un peu chelou avec un couple gay et je me disais que l’expérience bien que un peu périlleuse pourrait être enrichissante. Seulement, quelque soit la sexualité des gens, tu trouves le meilleur comme le pire et là en l’occurence c’était pas des gens sérieux... Bref après avoir attendu 2 semaines (au lieu de 3 jours prévu), j’ai cherché une autre coloc et je suis tombé sur l’annonce suivante : 1 coloc avec 4 filles dans une maison.

Pour un céramien, c’est ce qu’on appelle le coup de BOL !(avec l’accent s’te plé !!!) Donc ni une ni deux, j’appelle, je vois les 4 filles une première fois, tranquille, elles ont l’air bien cools, la maison claque et je me dis que finalement, ça peut être une expérience aussi marrante que l’autre donc j’emménage le lendemain. Mais un truc me titille, sev une de mes colocs m’avaient dit la première fois que je lui ai parlé qu’il y avait un couple et 2 filles... Donc le deuxième soir, j’en discute avec la même coloc qui m’annonce qu’en fait elle est en couple avec une des autres filles et que les 2 autres filles sont aussi lesbiennes !

Là, tu peux réagir de 2 façons différentes : soit tu fais tes sacs le soir même, soit comme moi, tu affiches un sourire jusqu’aux oreilles et tu te dis : de la balle, j’arrive finalement à la coloc pimenté dont je rêvais !!! Et c’est ici que la vraie vie Bruxelloise commence !!! Je te conseille de zaper les préjugés sur les goudous que tu peux avoir parce que ça ne ressemble en rien aux chiennes de garde que l’on peut imaginer.

Les yeux écarquillés, le sourire accroché au visage, le nez sensibilisé par la lourde odeur ambiante d’herbe, je découvre un peu plus chaque jour mes colocs : sensibles, différentes, complémentaires, attendrissantes et surtout clubbeuses !!! Première soirée en boite, mes colocs sont en grosse forme, aussi bien à l’apéro que sur le dancefloor, le tout dans une boîte terrible, avec du vrai son novateur (petite pensée pour Deeptronic) avec des bombes dignes de figurer dans le prochain Snoop doggystyle (wesh wesh memedou !!!!!!!!), la moitié de la boite perchée dans les étoiles et des Vodkas redbull en vente libre. Saupoudré le tout de quelques joints ( dans la boite bien sûr et en discutant avec le barman), finissez vous en After jusqu’à pas d’heure et vous avez une petite idée de ce qu’est le clubbing à Bruxelles.